Le ministre de l’Éducation ne doit pas jouer au pirate, il doit venir en aide à l’équipage!

14 septembre 2023

Dans le cadre des négociations, des membres de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) manifestent devant les bureaux du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, à Lévis. Le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, précise que « le ministre ne doit pas jouer au pirate, il doit venir en aide à l’équipage, car il y a une crise aigüe à l’horizon. Il doit donner un bon coup de gouvernail et mettre le cap sur l’amélioration des conditions de travail du personnel de soutien scolaire ».

Salaires moyens

Le salaire moyen du personnel de soutien scolaire est de 26 484 $[1]. Parmi les quatre-vingt-une (81) classes d’emplois, le salaire moyen des éducatrices et des éducateurs en service de garde est de 19 180 $ par année. Celui des secrétaires d’école, de 36 306 $. Celui des concierges de 30 764 $ et celui des ouvrières et ouvriers certifiés d’entretien de 42 601 $. Monsieur Pronovost précise que « le ministre de l’Éducation ne doit pas jouer au pirate, il doit venir en aide à l’équipage en augmentant les salaires et en cessant de proposer des horaires où les personnes se voient dans l’obligation d’aller chercher un autre emploi pour faire face à l’augmentation du coût de la vie. On n’est pas des mouettes, il doit cesser de nous donner des miettes ».

Précarité, quand tu nous tiens

Le taux de précarité demeure trop élevé pour le personnel de soutien scolaire. En effet, il atteint huit personnes sur dix travaillant dans les services directs aux élèves. Il est de 70 % pour le personnel manuel et de 64 % pour le personnel administratif. De plus, le personnel des services directs aux élèves est mis à pied de façon cyclique pendant l’été, durant les fêtes et certains au cours de la semaine de relâche. De plus, le nombre d’heures des postes varie d’une année à l’autre, rendant difficile la planification financière.

Éric Pronovost explique « l’usure de ces conditions se fait sentir, les gens sont essoufflés, la pénurie de main-d’œuvre est encore présente avec des listes de personnes remplaçantes pratiquement vides, l’éducation traverse une tempête, M. Drainville doit réagir. On ne demande pas mer et monde, on veut des conditions de travail décentes ».

Négociations dans la tourmente

Aux tables des négociations, le nombre de rencontres a augmenté, « mais on a l’impression de ramer à contre-courant, car les parties patronales veulent faire reculer des améliorations des dernières années. Si on veut arriver à bon port, il faudra que Bernard Drainville amène une vague de changements, car le bateau des négociations prend l’eau », poursuit le président de la FPSS-CSQ.

À compter de la semaine prochaine, des syndicats affiliés à la FPSS-CSQ vont tenir des assemblées générales où les membres seront appelés à voter sur une proposition de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. « La marée monte, il y a urgence d’agir avant qu’on frappe un nœud aux tables des négociations », conclut Éric Pronovost.

[1] Selon les données du Conseil du trésor 2019-2020. Les salaires ont été majorés à ceux du 31 mars 2022, selon les conventions collectives qui sont maintenant échues.